Avant de se lancer

Avant de s’aventurer dans Kolkata, il faut bien étudier son séjour, car la ville est grouillante, fatigante et très polluée, comparable à ce que vous respirez lorsque vous êtes sur le périphérique parisien à moto (pour ceux qui connaissent ou imaginent). Un temps d’habituations ‘impose. Le lieu de repos entre deux journées trépidantes est donc capital. C’est pourquoi, malgré une certaine habitude de l’Inde (ou justement parce que !) on avait choisi un hôtel à l’écart plutôt cher mais pour notre première expérience dans une grosse mégalopole indienne (nous n’avions visité au maximum que des villes moyennes de 500.000 à 1 million d’habitants), on a préféré assurer.
D’ailleurs, on n’était pas dans un forme extraordinaire, ma compagne avec une migraine tenace qui a duré 3 jours, et moi je subissais pour la première fois le fameux désagrément de l’estomac occidental qui chaque matin, me faisait douter de quitter l’hôtel pour toute la journée.. 🙂
Pour aller prendre le métro (eh oui, un étonnant métro très pratique et propre dont un tronçon vient même d’être creusé sous le fleuve), on passait tous les matins sous ce toit en tôle adossé à cet arbre grimpant. Ce gros tas de lianes enchevêtrées nous servait de précieux repère caractéristique (passé l’arbre, on savait que notre rue n’était plus très loin) car les artères se ressemblent toutes et les noms des rues ne sont mentionnées que sur les échoppes (quand elles le sont) 🙂
Le marché aux fleurs

La vie grouillante de la rue

Traverser une artère à Kolkata, est déjà assez sportif. Quandon veut filmer ou photographier, ça l’est encore plus car on est emporté dans un flot, le « couloir » n’est pas forcément très large, le rues grouillent de monde) et il s’agit d’éviter les gens et de protéger (un minimum) votre appareil d’un choc éventuel qui peut venir de partout. J’ai été rarement aussi concentré à filmer en traversant une avenue qu’à Kolkata…. Si vous filmez avec une caméra type GoPro, la bonne astuce est d’emporter avec vous un système de fixation sur épaule, ventrale, bretelle de sac à dos ou serre-tête éventuel (cette dernière est moins discrète).

Les panneaux publicitaires inondent les axes névralgiques de Kolkata. De bonnes occasions photographiques si vous trouvez le bon endroit comme cet édifice envahi de scories urbaines…
Le Banian du Botanical Garden

Ah le banian de Kolkata ! Ou plus exactement celui de Howrah (comme le nom du pont de Kolkata)… Il faut aller le chercher car il n’est pas du tout au coeur de la vile mais à un dizaine de kilomètres dans un jardin botanique excentré. Très peu de toursites là-bas, poutant c’est un vrai poumon de verdure !
Nous avons traversé le fleuve Hoogly et y sommes allés à pied – nous sommes de bons marcheurs – mais avons apparemment sur-estimé la distance et à cause d’un doute tenace quant à la bonne direction, nous avons fini les derniers kilomètres en vélo-rickshaw improvisé qui s’est proposé… Nous savions qu’il gagnerait plus avec un tarif « touriste » raisonnable (dérisoire pour nous) qu’en une journée entière avec les locaux… Et il semblait savoir où était le jardin botanique. Alors nous n’avons pas hésité…


ET aussi…

L’image n’est pas glamour. Mais elle fait partie de ces petites photos « documentaires » indispensables, qui traduisent un fait de société du pays. C’est un peu comme la photographie d’une bouteille de lait en Angleterre devant le pas de la porte de chaque maison, qui reflète si bien les traditions du pays (même si la tradition se perd en partie aujourd’hui) !
Cette poubelle qui prie pour qu’on l’utilise, tel un appel au secours, est un signe qui ne trompe pas. C’est un message presque impensable en France, mais qui a sa raison d’être en Inde où la poubelle, c’est habituellement le sol… Et ne croyez pas que seuls les pauvres jettent par terre, les riches aussi (même plus car ils ont plus de choses à jeter !).
Il m’a fallu 4 voyages en Inde pour comprendre que dans ce pays plus préocccupé par le développement économique que par l’écologie de base, le sol était une immense poubelle naturelle, faute de structures existantes. Je l’ai compris je crois le jour où j’ai pris le train avec une trentenaire indienne et son enfant, lunettes de soleil, soignée, plusieurs bagues au doigt, petit sac chic en bandoulière, et compact numérique dernier cri, qui n’a cessé de jeter l’emballage de son casse-croûte et celui de son chérubin, sur le ballast, par-dessus les barreaux du train, dans un geste parfaitement décontracté, traduisant une habitude de fonctionnement tout fait naturelle. Bref, ce jour-là, j’ai vraiment réalisé…

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