Face à une Tour Eiffel mitraillée sous le feu nourri des objectifs, la crainte du vidéaste est de ramener des images banales. Mais par chance, une oeuvre d’art de ce type offre de multiples traitements filmiques. Et même si vos prochaines vacances ne se déroulent pas dans la Capitale, tout monument imposant peut être filmé selon l’un de ces trois « scénarii ».

Notez que la majorité des visuels de cet article sont issus de captures vidéos réalisées avec un camescope (et non de photos).

SOMMAIRE

Le film touristique

L’approche touristique est la plus simple, d’où sa bonne adéquation avec le fait de débuter. Mais l’amateur aguerri peut aussi opter pour cette solution, par désir de simplification. L’approche touristique peut alterner des scènes classiques mais aussi des idées plus inventives.
De très près à présent, la vue complète du monument est la plus difficile à cadrer. Optez si possible pour un pano sur des détails repérés à l’avance. A défaut, voyez s’il est possible de faire « entrer » le monument dans la diagonale du cadre en penchant l’appareil. Cette figure acrobatique est un style que vous aimerez… ou pas ! 🙂
Une astuce connue de la vidéo touristique est de songer aux « plans de situation ». Il suffit de s’éloigner et de capter le monument de loin sous un ou plusieurs axes. On n’y pense pas toujours… Si l’on prend le cas de la Tour Eiffel, des points de vues de l’édifice sont envisageables depuis le Sacré Cœur, Trocadéro, ou la Tour Montparnasse…). Cette captation à distance permet de situer le sujet principal dans son environnement. D’autre part, cela permet de donner l’échelle du monument et de résoudre le problème de la verticalité d’un édifice dans un cadre 16 :9. Reculer de quelqus centaines de mètres ou quelques kilomètres est bien la solution.
Pour la Tour Eiffel, placez-vous face aux tableaux des tarifs qui sont disposés aux quatre pieds de la Tour. Vous prendrez ainsi connaissance de l’actualisation des tarifs (ils changent tous les ans !). D’autre part, c’est un ednroit stratégique pour montrer que la Tour est visitéee par le monde entier. Préférez filmer un couple chinois (ou indien) plutôt que de choisir un couple en apparence européenne  !
Une fois sur la Tour, il s’agit de ne pas rater un élément important. Cela dit, le chemin pris à l’aller étant souvent analogue à celui du retour, une seconde chance est offerte ! Prêtez attention aux détails : un chapeau, une écharpe peut s’être envolée et rester accrochée sur un pylone.

Si un ascenseur évolue au cours de votre propre montée, réalisez un travelling. Vous aurez droit à une seconde chance en redescendant…

La prise de vues depuis une tour gigantesque laisse souvent parler le zoom. Voyez si plusieurs plans à des focales différentes ne valent pas mieux. Le spectateur aura moins le sentiment que vous improvisez. En effet, les zooms étant rarement préparés, ils ne se déroulent pas toujours comme prévu. Parmi les incidents fréquents : accélération impromptue, achèvement par un flou involontaire, ou encore tremblement par insuffisance du stabilisateur.

Un dernier conseil : au Téléobjectif, stabilisez autant que possible le camescope sur un appui naturel. Attention, aux vibrations que pourraient causer d’autres touristes.

Le film touristique sze caractérise par des vues choc depuis le sommet. Vues larges, téléobjectif, le choix est vaste. Amusez-vous à un jeu d’alternances.
Des vues de détail comme celle-ci, parce qu’elles rappellent la nature du monument que vous visitez, permettent de structurer le film touristique.
Au sommet, des panneaux indiquent la distance et l’orientation et des principales cités du Monde. Marchez le long des drapeaux des pays, tout n filmant. Un  stabilisateur intégré s’impose bien sûr.

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Le film historique et culturel

Cette autre approche convient à ceux qui cherchent une construction, un « thème dans le thème ». Par chance, le gestionnaire de la Tour Eiffel souligne les aspects historiques ou culturels pour qu’ils soient bien visibles. Le scénario devient alors facile à confectionner.
Parmi les aspects historiques évidents, il y a moniseur Eiffel en personne. Un buste de l’architecte trône à hauteur du pilier Nord. On peut également filmer les lieux historiques célèbres comme le restaurant « le Jules Verne » du 2e étage et les lieux plus méconnus comme le bureau du bâtisseur au 3e étage, plus ardu à filmer (derrière une vitre). En empruntant le pilier Sud (par l’escalier), vous pouvez aussi filmer la famuse machinerie de 1899.
L’intérêt de choisir la montée par l’escalier – même si c’est nettement plus fatigant – est de laisser vaquer son objectif sur les panneaux du « Journal de la Tour Eiffel » qui rythment l’ascension. Ces panneaux narrent les mésaventures qui ont ponctué la vie de la Tour depuis plus de 120 ans : escalade sur des échasses, le « Canon de midi » qui permet aux Parisiens de régler leurs montres, Lindbergh se dirige grâce à la Tour Eiffel, ne moto de trial emprunte les escaliers, etc. Autant d’événements qui vous épargnent tout commentaire : au montage, enchaînez les vues de chaque événement, et le tour est joué.
Depuis l’escalier, vous accéderez à des vues des somptueux ascenseurs d’époque de la Tour , qui ont été si délicats à créer en raison de l’inclinaison de la Tour. Certains d’entre eux ont conservé un liftier assis sur sa chaise à l’extérieur de la cabine ! Réalisme assuré !
Au 3e étage, une plaque sidérante rappelle que les soldats du général Gustave Ferrié firent construire un poste de radiotélégraphie militaire en 1908 qui sauva la tour… de la démolition ! Inconsciente, la Ville de Paris voulait récupérer le site de la Tour pour aménager un jardin public ! Quand on pense aux petites polémiques en 2017 sur les restrictions des voies sur berge, cela laisse rêveur par rapport à ce qui a failli se produire…

Enfin, le film historique et culturel peut aussi s’élaborer à partir d’un mélange entre vos images et des vues anciennes à  récupérr (voir ce site). Chacun connaît notamment les fameuses vues de la construction de la Tour étage après étage. Seule condition à respecter, votre film doit rester en usage privé.

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Le film artistique

Le style artistique est à privilégier pour ceux qui ont du temps et un peu de talent. L’idée est de composer des séquences audacieuses ou insolites. Tentons de donner quelques pistes…
Plutôt que de filmer la Tour de plain pied, optez pour un avant-plan (comme une statue) en repoussant l’édifice en arrière-plan.
Face à une oeuvre d’art, il faut savoir rester humble mais les lignes architecturales peuvent être captées de bien des façons. Ainsi, en été l’ombre de l’édifice vient glissser sur les pieds des passants… C plan matinal ne peut être obtenu qu’à certaines périodes de l’année et dans des conditions d’ensoleillement spécifiques. Vous aurez bien de la chance si vous l’obtenez mais c’est faisable !
L’œil humain n’ayant pas l’habitude de voir des vues surplombantes,  ce type de vues sera payante. Les personnes en contrebas risquent – selon la qualité de votre optique – d’être écrasés par la perspective mais cet aspect miniature étonnera vos spectateurs, comme ce plan de footballeurs que j’ai captés.
On peut aussi jouer sur les objets mis à disposition par la Tour. Comme la Tour Eiffel, de nombreux monuments disposent ainsi de longues vues. Tentez de zoomer sur l’orifice de la longue-vue, vous verrez c’est amusant à raccorder avec un autre plan…

Avec l’aide d’un de vos enfants s’ils viennent avec vous, captez ses réactions avec les vues de la Tour : découverte émerveillement, peur (du vide)… On peut aussi demander à l’enfant de se déplacer depuis des points clés où le panorama est particulièrement valorisant. La caméra peut suivre en travelling ou faire entrer/sortir l’enfant du champ…

Avec ce plan filmé depuis le 3e étage de la Tour, on épouse technique dit du Tilt-Shift. Vue effectuée à x12.
Dernière idée : filmer une vue de jour puis de nuit. Enchaînez au montage un même point de vue diurne et nocturne. Pour réussir ce type de séquence, il faut prendre un repère fiable, tout en se souvenant de l’orientation et de l’inclinaison précise du corps. Bonne chance !

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Les 10 pièges à éviter absolument

1) Si vous filmez depuis l’ascenseur, débrayez autofocus et diaphragme car les poutrelles en alternance provoquent une réaction de pompage de la caméra.

2) La prise de vues depuis l’ascenseur nécessit de ne pas être coincé au milieu des touristes. La bonne stratégie est de se précipiter en premier ou de rester bon dernier selon les cas avec le risque de ne pas passer si l’ascenseur st trop plein.

3) Prenez garde aux barres métalliques : en effet, les motifs métalliques réguliers comme ceux de la Tour peuvent « vibrer ». Contrôlez sur écran.

4) Pour minimiser l’attente dpuis le 2e pour aller au 3e (forcément par ascenseur) : zscaladez les marches jusqu’au 2e étage depuis le pilier Sud puis prenez l’ascenseur une fois parvenu à ce stade. Vous évitez ainsi l’interminable attente depuis le sol. Cumulez aussi vos chances en arrivant dès l’ouverture (9H).

5) Protégez votre caméra : l’exiguïté de certains lieux, au 3e étage ou dans les files d’attente, sont propices aux chocs, aux bousculades, ouaux vols. Veillez au grain !

6) Camescope en bandoulière : l’excitation de la visite ne doit pas vous faire perdre votre prudence : il y a de nombreux endroits où on peut échapper son camescope. Un étourdissement dû au vertige est toujours possible…

7) Gérer les contrejours : vous rencontrerez fréquemment des situations de contrejours sur les monuments. Pensez à réviser pour savoir où se trouve la touche (ou la fonction) « Backlight ».

8) Si vous filmez à peu de distance des grillages, nombreux sur la Tour Eiffel, débrayez l’Autofocus, il y a de grandes probabilités que l’appareil fasse le point sur l’acier, pas sur le paysage !

9) En filmant dans l’escalier, des vibrations sont fréquentes à l’approche d’autres personnes, même si elles se situent 3 mètres plus bas, tenez-en compte !

10) Attention, l’illumination de la Tour Eiffel est théoriquement protégée en termes de propriété intellectuelle (c’est ainsi).

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Voici une vidéo réalisée il y a quelques années : elle regroupe certaines des recommandations de cet article, bien qu’elle n’ait pas été réalisée à cette fin. Mais elle vous donnera je l’espère quelques idées.

La Tour Eiffel en bref

-Horaires : de 09h00 à OH45 du mi-juin à début septembre.
de 09h30 à 23h45 le reste de l’année.

-Tarif adulte : 17 euros (ascenseur avec sommet).

-Tarif adulte billet ascenseur (2e étage) : 11 euros

-Tarif adulte billet escalier (2e étage) : 7 euros

Site officiel : http://www.tour-eiffel.fr

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