L’Osmo est une caméra assistée par un système de nacelle stabilisée, qu l’on tient grâce à une poignée d’environ 15 cm de long. Conçu par le fabricant chinois DJI, ce système n’est pas le premier à tenter ce créneau, mais c’est le plus démocratisé au niveau du tarif, les systèmes précédents valaient plusieurs milliers d’euros !

Concept

C’est la nacelle qui est la maîtresse des opérations : à son sommet trône la caméra. La nacelle suit et même anticipe les mouvements du bras grâce à un dispositif à 3 axes qui adoucit les transitions. Ce système repose sur des moteurs capables de distinguer les mouvements de l’opérateur ou de les accompagner. Un Joystick quadridirectionnel permet d’orienter la nacelle. La caméra présente un angle d’inclinaison de 170 degrés et peut pivoter sur 640 degrés à l’horizontal.

 

La caméra enregistre en 720p, FullHD 30 ou 60p, 2,7 K, UltraHD ou vrai 4K.

La tête de la caméra est la Zenmuse X3 et le capteur choisi par DJI est le Sony Exmor R BSI 1/2,3″ de  12,4 Mp. C’est un capteur classique mais peu sensible, quoique meilleur en FullHD qu’en 4K. L’optique dénuée de zoom mais pour l’usage de l’Osmo, ce n’est pas indispensable.

 

La tête de l’Osmo peut éventullement être remplacée – moyennant adaptateur – par la Zenmuse X5 qui intègre une caméra micro 4/3.

 

A 650 euros TTC, le prix de l’Osmo de DJI reste mesuré. Un tarif toutefois supérieur aux GoPro Hero 5 et Hero6 Black. Voyons de quoi est capable cet Osmo ?

Le DJI Osmo en détail

L’Osmo est contenu dans un étui en nylon qui ressemble à un gros revolver ou de façon plus poétique, à un mini-violon ! La finition de l’Osmo, mélange de plastique et d’aluminium, reste très aboutie. Le produit est annoncé comme léger, mais il pèse tout de même 201 grammes avec batterie. Ajoutez le poids d’un smartphone (un iPhone 6 par exemple pèse 130 grammes), et vous dépassez les 330 grammes. Le poids est supportable mais loin d’être ridicule pour un appareil tenu avec le bras déplié horizontalement, durant plusieurs minutes d’affilée.

La première prise en mains de l’Osmo surprend étant donné le caractère novateur du produit mais le maniement reste intuitif, sans (trop) consulter la notice en français. Pour magazinevideo, j’ai juste testé un produit de ce type, le Rollei E-Gimbal G4 +, à la seule différence que ce dernier se destinait à des caméras type GoPro. Et je n’ai jamais tourné en tournage réel.

La visualisation avec écran est la façon « normale » de fonctionner, l’ergonomie de l’Osmo est d’ailleurs prévue à cet usage. Pour cela, il faut fixer un smartphone sur l’Osmo ou connecter une tablette tactile. La liaison s’effectue par Wi-Fi après téléchargement de l’application gratuite DJI Go qui s’avère en elle-même excellente. Le bras qui supporte le smartphone se visse sur une fixation nommée « rosette » qui prend en charge divers accessoires externes (support voiture, trépieds vidéo spécialisés, etc.) proposés au catalogue du fabricant.

Une fois la batterie de l’Osmo chargée, et la carte mémoire micro-SD insérée (compatible micro-SDHC, micro-SDXC), l’engin est immédiatement opérationnel puisque rien ne l’empêche de fonctionner sans écran, excepté qu’on cadre dans ce cas à l’aveugle. Bien sûr, c’est un pis-aller, l’appareil n’est pas pleinement autonome dans ce cas…

La première prise en mains de l’Osmo surprend étant donné le caractère novateur du produit mais le maniement reste intuitif, sans (trop) consulter la notice en français. Pour magazinevideo, j’ai juste testé un produit de ce type, le Rollei EGimbal G4 +, à la seule différence que ce dernier se destinait à des caméras type GoPro. Et je n’ai jamais tourné en tournage réel.

Il faut assimiler la logique du Joystick quadirectionnel (j’ai commis des erreurs dans le sens haut-bas), et le mode de fonctionnement de la gâchette située au dos. Si vous appuyez 2 fois, l’Osmo cherche sa position horizontale par défaut, droit devant, alors que si vous cliquez 3 fois, il passe en mode « Selfie » pour vous filmer. Selon sa position de départ, l’Osmo « cherche » dans quel sens il doit tourner pour se retrouver dans la bonne position. Il ne se trompe jamais. Notez que le temps de réaction est réglable depuis l’application DJI Go : lent, medium ou rapide. Si vous trouvez notamment que le Joystick est trop brutal, auscultez ses paramétrages.

L’équilibrage s’obtient en peu de temps sans réglages particuliers, si ce n’est le déblocage des différentes parties de l’Osmo (si elles sont bloquées au déballage). C’est une des différences avec les autres systèmes de stabilisation existants que j’ai connus. Il existe des systèmes plus professionnels que l’Osmo mais qui nécessitent un équilibrage laborieux, et qui ont tôt fait de décourager. Ce temps gagné à ne pas devoir équilibrer l’engin est une des forces-clés du système Osmo : temps gagné, pas d’énervement, et l’obtention d’une image exploitable. Toutefois, une réinitialisation de la nacelle peut s’imposer, elle s’effectue depuis l’application DJI Go qui dialogue avec l’Osmo.

Filmer avec l’Osmo est gratifiant. Un débutant obtient des images rapidement bluffantes en marchant, ou en descendant un escalier, voire en courant. J’ai poursuivi un chat, déambulé dans une maison, descendu plusieurs terrains caillouteux de montagne, et même suivi en courant des enfants, avec une remarquable réaction de l’Osmo à chaque fois. La stabilisation en elle-même est exemplaire, mais la caméra requiert quelques heures de pratique. Même si le rendu est fluide et stable, un entraînement minimum, voire un réglage fin de l’Osmo s’avère nécessaire.

Avec un Osmo standard, on peut aussi se faufiler entre deux troncs d’arbre alors qu’un système classique sera trop encombrant et ne pourra pas franchir ce type d’obstacle. Mais du coup, on peut considérer l’Osmo comme casse-cou, et donc potentiellement fragile. J’ai été tenté de l’utiliser sur des chemins de randonnée, mais j’ai pris des risques, tenant d’une main l’Osmo et me retenant de l’autre main au cas où ! Même chose en courant : on n’est jamais à l’abri d’un chute lorsqu’on regarde ses pieds et un écran !

L’Osmo semble recommandé pour tourner des scènes composées de plusieurs personnes, des groupes, comme un mariage, une réunion professionnelle, ou associative ou sportive, ou un making of de film. Je crois moins à une utilisation intensive de l’Osmo en voyage (comme on en voit avec les GoPro), mais cela reste possible, voire spectaculaire : des prises de vues réalisées en Osmo depuis un train, une voiture ou un tuk-tuk en Asie, promettent un rendu détonant !

Inconvénient, l’Osmo est plus long à mettre en route qu’une actioncam, à partir de son étui de rangement. Surtout si on doit attendre la connexion Wi-Fi avc le smartphone. Comptez 40 à 60 bonnes secondes (!) avant d’être opérationnel. En revanche, on « dégaine » assez rapidement si on tient l’Osmo à la main en état de veille, smartphone déjà allumé : comptez 10 secondes environ.

On applaudit à tout rompre la géométrie de l’image qui est très soignée, n’accusant jamais l’effet de tonneau caractéristique des très grands-angles. La lentille à neuf couches rectiligne de 20mm (94 degrés) n’accuse ni flou sur les bords ni distorsions trop marquées. En contrepartie, une seule position grand-angle est disponible, contre 2 ou 3 chez Sony ou GoPro.

Notez l’existence d’un filtre UV physique (qui se visse sur l’objectif) qui s’avère utile pour filtrer les ondes UV mais aussi et surtout, pour protéger l’objectif de l’Osmo, élément particulièrement exposé à d’éventuels choc ou rayures, n’ayant aucune protection possible de type pare-soleil.

Face à des personnes, la réaction est prévisible : l’engin étonne et attise la curiosité, vous passez difficilement inaperçu. Du coup, l’Osmo sa fait remarquer, et je me verrais mal désormais déambuler dans un édifice religieux avec un Osmo. Je crains que ce genre de Gimbal mette mal à l’aise l’opérateur qui filme dans des lieux publics, et qu’il attire les regards vers lui.

En courant, les plus fortes secousses sont compensées par l’Osmo par une correction mécanique qui peut déplaire, avec une sensation de rebond désagréable, si ledit rebond est trop marqué. Ce phénomène se produit si vous abusez vraiment et prenez votre Osmo pour un drone, ce qu’il n’est tout de même pas ! C’est un engin terrestre, qui accompagne les secousses de votre corps en les compensant au maximum.

En FullHD ou 2,7K, deux modes parmi beaucoup d’autres que propose l’Osmo, la qualité d’image de la caméra de DJI est quasiment à la hauteur des meilleures actioncam Sony ou GoPro hauts de gamme. Toutefois ce compliment ne vaut pas pour le 4K qui reste paradoxalement en retrait de la qualité du FullHD. Certes, l’image est très piquée en 4K, mais la compression s’en sort mal face à des sujets complexes comme une forêt comportant des feuillages ou même des zones unies telles que des champs de vignes. Le 4K reste paradoxalement bien adapté à des plans fixes, une attitude malgré tout contre-nature pour un engin aussi mobile. A défaut, le FullHD ou le 2,7K vous tendent les bras, ils donnent d’excellents résultats. Notez qu’on peut choisir entre l’Ultra HD et le 4K (dit « vrai » 4K).

La connexion avec l’application DJI Go fonctionne bien et s’avère très souple. Elle permet d’accéder à une grande variété de paramétrages images et de réglages de prise de vue (Time-lapse, panorama automatique, long temps d’exposition et ralenti). C’est d’ailleurs la seule manière d’accéder aux réglages, l’Osmo physique ne disposant d’aucun bouton de réglage. Mais si vous extrayez la carte mémoire (par exemple), il faut complètement réinitialiser la connexion sous peine de voir s’afficher « carte non présente ». Réinitialiser signifie éteindre le smartphone (ou la tablette) et l’Osmo et dans notre cas, régénérer une nouvelle liaison, sans quoi l’application se fige sur le dernier état des lieux connu.

Notez que les images peuvent être stockées directement sur le smartphone, ce qui permet de dépanner un utilisateur qui verrait sa carte mémoire parvenir en bout de course.

Pas de réglage Protune chez DJI. En revanche, on retrouve une grande variété de Profils D’images comme le D-Cinelike, D-Log, Portrait, N&B, etc.

Côté photos – car l’Osmo est aussi un preneur de vues fixes – on bénéficie d’un choix possible entre du jpg, du Raw (extension DNG), ou du Jpeg+Raw. Une variété d’options appréciée car indisponible sur les actioncams qui se contentent du Jpeg.

Voici pour conclure ci-dessus et ci-dessous 2 photos en Jpeg prises avec le DJI Osmo.

Les défauts de l’Osmo

D’accord il s’agit d’une première version, avec ses inévitables petites erreurs de jeunesse. Mais la liste des regrets est assez longue. Je reste d’ailleurs un peu ébahi, qu’emportés par leur enthousiasme pour la nouveauté technologique, la plupart de mes confrères n’aient pas vu ou aient édulcoré plusieurs défauts dont souffre l’Osmo. Les voici par ordre inverse d’importance à mes yeux (du plus embêtant au moins problématique).

1) Le système de stabilisation de l’Osmo génère un bruit de « sèche-cheveux » pénible (ou d’aspirateur, vous avez le choix) qui est permanent et intense en position Standby. C’est un problème dans cette position car vous vous faites repérer dans des endroits silencieux par cette soufflerie. Et vous allez jusqu’à importuner votre entourage familial si vous faites de l’Osmo un usage strictement privé.

C’est aussi un souci à l’enregistrement, toutes les scènes sont enregistrées avec un bruit parasite (différent) plus ou moins présent, qui ressemble au bruit que produirait un broyeur de poivre entendu dans le lointain… Certes DJI a prévu une prise micro externe jack 3,5mm, comme pour parer toute critique. Mais il faudra m’expliquer comment tenir un micro externe en mouvement ?

Il reste la solution de tout musicaliser, une solution de facilité pour youtubers, qui, à magazinevideo, ne nous convainc pas… ou de faire appel au DJI FM-15 Flexi Microphone (ci-dessus), un microphone additionnel (modeste) qui se connecte à la prise de microphone externe de l’Osmo, sans quoi il est impossible de fixer un micro. C’est donc juste une solution de dépannage.

Bonne nouvelle toutefois, DJI promet que le bip présent parfois en début d’enregistrement, sera supprimé avec la prochaine version logicielle.

2) Le Wi-Fi d’un appareil ancien semble avoir un temps de réponse (latence) qui empêche une visualisation vraiment synchrone, cela m’a beaucoup gêné tant avec le smartphone de l’essai que l’iPad (un vieux modèle iPad2), même si le délai est léger, de l’ordre de 1/2 seconde à 1 seconde. Pour des mouvements fluides et rapides, les saccades observées sont inadaptées, tenez compte du caractère récent de votre appareil… Interrogé sur cette question, DJI répond que plus votre smartphone est récent (modèle, mais aussi OS et âge de l’appareil), plus le temps de latence sera fluide. Le fabricant ajoute qu’il peut exister des interférences si le réseau wifi est trop dense autour de vous, ce que j’ai effectivement observé.

3) l’autonomie, comme souvent, est à revoir. J’ai péniblement tenu 35 à 40 minutes avec la batterie de 980 mAh (HB01-522365) de l’Osmo, alors que celle-ci est annoncée pour 65 minutes. Heureusement les batteries supplémentaires sont relativement abordables (prix : environ 40 euros). Du coup, vérifiez que votre smartphone a une autonomie suffisante, elle pourrait devenir inférieure à celle de l’Osmo. Un bon point en revanche pour le vrai chargeur de batterie autonome de l’Osmo, si rare aujourd’hui avec les caméras. La batterie se loge dans le manche, c’est pourquoi sa forme est si allongée.

4) L’introduction de la carte mémoire ne comporte aucun repère de sens, et la notice ne consacre même pas un seul paragraphe à « introduction de la carte », pouvant amener l’utilisateur à forcer la fente interne. Problème, un forçage et c’est ainsi qu’on détériore un lecteur de cartes interne, monsieur DJI !

5) La mise au point s’étend de 1 mètre à l’infini : tout ce qui est inférieur à 1 mètre est donc flou, sans position macro. On aurait pu espérer mieux, sur les actioncams, c’est généralement 30 cm..

6) Le produit ne dispose d’aucun pas de vis au dessous du manche pour le fixer sur un trépied, et il ne tient pas debout bien évidemment. Il existe toutefois un système de trépied optionnel (Tripod Osmo -) qui vaut la bagatelle de 59 euros, ainsi qu’un bras d’extension.

7) En tout début ou fin de séquence, vous obtenez parfois un bip plus ou moins fort de fin de scène. Ce n’est pas grave en soi mais vous devez couper toutes les fins de scènes si vous souhaitez conserver le bruit d’ambiance. Contacté à ce sujet, DJI , apparemment conscient du souci, promet que la dernière version du software qui s’update automatiquement éliminera ce son au moment de l’enregistrement.

8) En marchant ou en courant, il est difficile d’éviter des gondolements de l’image dû à la manière dont les vibrations sont absorbées. Pas de solution miracle hormis l’amortissement avec son corps, genoux fléchis, comme le font les pros, sans système de stabilisation.

9) Attention, malgré la qualité de l’image, en situation de contrejour, l’Osmo a tendance à assombrir (trop) fortement les scènes.

10) Serait-ce la carte mémoire que j’ai utilisée ? A l’importation des rushes de l’Osmo, une fois celui-ci rendu, j’ai constaté un profond désordre dans les fichiers enregistrés. Je me suis retrouvé avec des dates de fichiers ne correspondant pas à celles auxquelles j’avais filmé.

11) Pourquoi avoir conçu un manche avec un revêtement anti-transpiration seulement à l’avant et pas à l’arrière ? Du coup, les doigts de la main ont tendance à glisser à l’arrière, la prise en mains est moins confortable.

12) l’appareil est plutôt conçu pour les droitiers, en raison de l’emplacement de l’écran. Je dis ça sans parti pris aucun, étant droitier ! 🙂 Mais bon, DJI n’est pas seul à négliger les gauchers.

Le gondolage, DJI Z-Axis

Ce n’est pas vraiment un défaut de l’Osmo mais une résultante inévitable du mouvement des jambes et du corps d’un être humain sur un appareil qui compense les mouvements sur 3 axes. L’Osmo compense les vibrations, mais ne peut éviter de produire un léger effet de gondolement en marchant ou en courant. Cet effet s’observe de façon inégale selon la nature de la scène : si on poursuit quelqu’un (un animal, un être humain), cela passe davantage inaperçu que si l’on marche seul sur un chemin, où l’effet de gondolage sera subjectivement plus visible.

Il existe un moyen efficace pour atténuer très fortement cet effet de « gondolage ». Il s’agit du Z-Axis (non testé), un accessoire proposé par DJI qui compense cet effet et dont on peut voir trois excellentes démonstrations ci-dessous. Le Z-Axis réduit vraiment les tremblements lorsqu’on se déplace et permet ainsi de fluidifier parfaitement les prises de vues.

Le Z-Axis, est un accessoire relativement cher (environ 150 euros), mais à mon avis, pour des prises de vues professionnelles, ou pour le geek qui sommeille en vous, l’investissement vaut le coup !

Vidéo intégrée de Steve Huff

Facilité de prise en main
Grande intuitivité
Équilibrage totalement autonome.
Angle de vue large avec peu de déformation géométrique
Qualité d’image en FullHD
Stabilité vraiment remarquable
Double résolution UHD / 4K
Batterie optionnelle peu onéreuse
Manuels et application en français
Bruit de sèche-cheveux en standby ou enregistrement
Compression trop forte (débit trop faible) en Ultra HD/ 4K
Temps de latence en Wi-Fi
Autonomie batterie
Conception du manche un peu bizarre
Effet de « gondolage » en marchant vite ou en courant
Sensibilité
Pas de zoom
Une incontestable réussite, car l’Osmo revendique une autre manière de filmer, et se manipule d’une manière très intuitive, autorisant une prise en mains immédiate et gratifiante.

Cette nacelle assure certainement une des meilleures stabilisations du marché, même en courant. La qualité d’image est remarquable en FullHD ou en 2,7K et reste acceptable en 4K à condition de supporter quelques défauts de compression. Le large choix de formats et de résolutions est un plus tout comme l’existence de Profils d’image (Cinelike, etc.). L’étui de rangement est un plus apprécié, tout comme l’application gratuite DJI Go, plutôt complète et bien conçue.

Au chapitre des regrets, l’Osmo pèche par son bruit intempestif en standby, le temps de latence en Wi-Fi, l’effet de gondolage en marchant vite, ou encore l’autonomie limitée. L’absence de pas de vis est un peu agaçante aussi, tout comme la mise au point, limitée à 1 mètre. Des accessoires existent, permettant en partie de lever ces obstacles.

On peut aussi s’interroger sur l’obligation d’utiliser son smartphone (ou un smartphone dédié) pour bénéficier d’un retour image. Car outre l’autonomie de l’Osmo, vous devrez veiller à celle du smartphone. Enfin l’engin est esthétique mais vraiment peu discret, réduisant son utilisation dans certains lieux publics. Pour le professionnel, il reste cependant un accessoire de premier plan, immédiatement opérationnel et produisant des images de complément tout à fait honorables.

DJI Osmo+

 

L’Osmo+ est également différent de l’Osmo pro qui utilise une tête de caméra M43 (Zenmuse X5) de 16 Mp. Chez DJI, il existe aussi l' »Osmo mobile » qui ne dispose d’aucune caméra, le smartphone jouant le rôle de caméra.

L’Osmo+ sait capturer des photos de 12 mégapixels.

A 750 euros, le prix de l’Osmo+ est le même que sur l’Osmo de base.

L’Osmo+ améliore l’Osmo de base, dont il reprend les grandes principes.

L’Osmo+ se distingue de l’Osmo en intégrant un zoom optique 3,5x (7x numérique) et le fabricant fournit d’origine un micro qui était auparavant proposé en option.

L’Osmo+ peut aussi réaliser des time-lapses, et des hyperlapses.

Ce test porte donc sur les seules différences avec l’Osmo de base. Le nouveau bloc optique muni d’un zoom x3,5 est l’une de ces différences. Une différence bienvenue car la seule position grand-angle pouvait paraître restrictive aux yeux de l’utilisateur grand-public ou du professionnel, à la recherche de plans focales différents. Le ratio x3,5 est kargement cohérent étant donné la eptite taille de l’osmo. Concevoir un zoom de plus forte amplitude n’aurait pas eu de sens.

Surtout qu’un plan stabilisé est d’autant plus valorisant (voire impressionnant) qu’il bénéficie d’une position grand-angle. Mais au moins, cette fois, selon l’adage « qui peut le plus peut le moins« , l’utilisateur a le choix de la focale.

au grand-angle 22 mm….

…puis au télé 77 mm

La tête de l’Osmo+ est la même que sur l’Osmo de base – il s’agit toujours de la Zenmuse X3 – mais le bloc optique a été modifié pour accueillir le zoom. Désormais c’est la « Zenmuse X3 Zoom ». Du coup, la focale minimale est un tout petit moins généreuse à 22 mm au lieu de 20 mm avec l’Osmo classique, pour une ouverture de F/2.8. Mais franchement, ça ne pénalise pas baucoup le produit. Au télé, le zoom 3,5x correspond à une focale de 77mm avec ouverture de f/5.2. Notez qu’on obtient les mêmes focales qu’avec la tête Zenmuse X5 disponible sur l’Osmo Pro, pour un prix bien moindre, la tête Zenmuse X5 valant assez cher (environ 1500 €).

La qualité d’image reste bonne à 77mm (ou moins), en 4K comme en FullHD ou en 2,7 K. DJI a dû aussi intégrer une fonctionnalité Autofocus qu’on prend parfois en défaut mais rarement fort heureusement (car il n’existe aucune mise au point manuelle).

DJI communique aussi sur son zoom numérique x2 qui fait passer le ratio total à x7. Mais la qualité obtenue est mauvaise dans ce cas quoi qu’en dise DJI qui parle de « lossless zoom » (zoom sans perte). On ne doit pas avoir la même conception du « sans perte »… Le zoom numérique x2 est d’ailleurs inopérant en 4K et 2,7K, il ne fonctionne qu’en 1080p.

Le zoom s’obtient de deux façons possibles : soit depuis l’application DJI Go à télécharger depuis le smartphone / tablette. Soit depuis l’Osmo physique, en pressant de façon continue sur la gâchette puis en jouant sur le Joystick quadri-drectionnel dans le sens haut (zoom avant) ou bas (zoom arrière). On prend vite le coup de main mais la pression à exercer constamment sur la gâchette n’est pas évidente. La focale obtenue s’affiche en mm.

Notez que s’il existe un léger temps de latence entre le smartphone et l’Osmo+, votre zoom semblera plus ou moins saccadé en visionnage direct. C’est pourquoi il peut s’avérer préférable de n’utiliser le zoom que pour changer de focale entre deux enregistrements, et non pour effectuer des zooms en cours d’enregistrements.

Si vous effectuez le zoom depuis un mobile, veillez bien à télécharger la dernière version de l’application DJI Go (par exemple la version 3.0 du 30/06/2016), sinon le curseur du zoom ne s’affichera pas correctement.

L’autre attrait de l’Osmo+ est l’amélioration globale du son. Cela prend d’abord la forme d’un petit micro omnidirectionnel nommé FlexiMic (FM-15), fourni avec l’Osmo+. On le connecte à la prise mini-jack et on éloigne ainsi la prise de son des nuisances sonores de l’Osmo qui sont assez audibles (il suffit d’approcher l’oreille pour s’en rendre compte). Le résultat est relativement efficace, et tranche catégoriquement avec le comportement assez désastreux de l’Osmo de base. On bénéficie enfin d’un son exploitable même si une oreille fine entendra distinctement le son de l’Osmo, en atmosphère silencieuse.

Autre amélioration probablement due à une amélioration du software, le bruit de « sèche-cheveux » (ou d’aspirateur) que j’avais constaté sur l’Osmo en juillet dernier, s’atténue en enregistrement et en Standby. J’ai ainsi pu filmer dans une église sans me faire trop repérer par cette soufflerie.

Plus alétoires également, les bips intempestifs de fin de scène. Bizarrement, ils ne sont plus présents sur tous les plans mais seulement sur quelques-uns. Bref, un effort certain pour les aspects sonores de l’Osmo+ mais peut encore mieux faire.

Notez que les possesseurs d’un ancien Osmo peuvent acquérir en option le petit FlexiMic pour 10€.

Il y a tout de même un bémol. Le FlexiMic se voit dans certains cas, lorsque la caméra de l’Osmo filme complètement à la verticale en plongée (vers le sol). Il vous reste le choix de retirer le FlexiMic, l’Osmo possédant sa propre capsule d’enregistrement audio.

Notez aussi que l’Osmo+ bénéficie d’un Timelapse en mouvement : vous indiquez à la caméra quels endroits elle doit fixer au début puis à la fin du mouvement, vous appuyez sur commencer et vous créez des timelapses en mouvement… stabilisés bien sûr.

Ci-dessus, photos prises en Raw (extension DNG).

L’Osmo+, avec son zoom optique 3,5x, est une évolution intéressante de l’Osmo de base, offrant plus de latitude en matière de focales des plans. L’adjonction du Fleximic et les améliorations sonores visant à atténuer les nuisances, vont aussi dans le bon sens. Enfin, le time-lapse en mouvement a sa raison d’être sur une caméra stabilisée.

On regrettera davantage le zoom numérique x2, à notre avis, totalement gadget, et la conception du Fleximic, qui se voit dans le champ, lorsque la caméra est en position verticale vers le sol.

On aurait aimé un prix plus allégé compte tenu du stabilisateur amovible que GoPro propose avec son Karma, mais à 749 euros, (650 prix réel), le positionnement de l’Osmo+ tient malgré tout la route.

Facilité de prise en main
Grande intuitivité
Équilibrage totalement autonome.
Zoom optique x3,5
FlexiMic inclus + Améliorations sonores,
Angle de vue large avec peu de déformation géométrique
Qualité d’image en FullHD
Stabilité vraiment remarquable
Double résolution UHD / 4K
Batterie optionnelle peu onéreuse
Manuels et application en français
Timelapse
Compression trop forte (débit trop faible) en Ultra HD/ 4K
Temps de latence en Wi-Fi
Autonomie batterie
Conception du manche un peu bizarre
Effet de « gondolage » en marchant vite ou en courant
Sensibilité
Zoom numérique x2 superflu.

Vidéo-test du DJI Osmo et Osmo+

Vidéo-test du DJI Osmo par Thierry P.

Vidéo-test du DJI Osmo + par Thierry P.

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