Ce boîtier Canon date de mi-2022, mais il est toujours actuel, d’autant que l’appareil est très orienté « voyage-vacances » du fait de sa légèreté / compacité, raison parmi d’autres pour le tester au début de l’été sur voyage-images.com !

L’EOS R10 coûte 980 euros boîtier nu (bague d’adaptation EF – EOS R incluse), autant dire un tarif attractif pour Canon, marque traditionnellement haut de gamme et chère… Certes, on ne bénéficie pas du Plein format, mais de l’APS-C. Malgré tout, l’Eos R10 est généreux puisque le capteur APS-C de l’Eos R10 affiche un beau 24,2 Mpx et le boîtier développe des fonctions vidéo étonnamment complètes. Ainsi, on peut enregistrer en 1080p et en 4K/25p/30p (sans recadrage) ou du 4K/50p/60p (avec recadrage) ainsi qu’en 100/120 i/s (en 1080p).

Malgré ces caractéristiques éloquentes, l’Eos R10 équivaut à une entrée de gamme. Au-dessus, on recense l’EOS R7, 500 euros plus cher, plus performant. Les deux modèles exploitent la monture RF, déjà bien connue.

L »Eos R10 ne pèse que 429 grammes tout inclus et s’avère très compact (12,25 x 8,78 x 8,34 cm). En outre, il est paré contre les intempéries et la poussière.

Outre le capteur APS-C de 24 Mpx, il dispose d’un processeur Digic X, celui qui équipe déjà la gamme Canon.

Le revers de la médaille est un « crop factor » (un recadrage) de X1,6 avec les objectifs RF/RF-S et EF/EF-S. Sur d’autres marques, le crop APS-C est seulement de X1,3 à X1,5, on est donc au maximum chez Canon.

Par exemple, un 28-70mm équivaut à un 42-105mm réel en APS-C. Ou si vous choisissez la très intéressante optique Canon RF 18-150 mm 3.5-6.3 (569 euros) qui correspond en réalité à un équivalent 28,8-240 mm.

Un autre facteur allonge la focale : le stabilisateur interne (sauf si on le désactive). Numérique, il génère un léger recadrage en vidéo et dispose même de 2 niveaux de recadrages.

La stabilisation profite aussi à la photo : elle fait gagner quelques diaphs.

Notez que la version pus évoluée de l’Eos R10 (l’Eos R7) bénéficie, elle, du système de stabilisation IBIS,  inspiré des EOS R6, EOS R5 et EOS R3.

Côté ergonomie, le boîtier photo tient bien en mains grâce au grip et au repose-pouce arrière. L’Eos R10 est bien garni côté molettes : molette principale, molette de contrôle rapide, multicontrôleur. Sur la molette de sélection de modes (TV, AV, P, M, etc), on peut sélectionner le mode vidéo qui est dédié. On trouve aussi de nombreuses touches :  Touche de mémorisation d’exposition, bouton multifonction M-Fn,  Touche de sélection du collimateur AF/d’index/d’agrandissement/de réduction, Touche d’activation Autofocus.

Pour démarrer l’enregistrement, je vous conseille d’affecter le déclencheur photo à la vidéo (Fonct. déclencheur pour vidéos dans le menu).

Quand l’enregistrement est effectif, un témoin rouge s’affiche en haut à droite de l’écran, il est très peu visible, méfiez-vous, surtout par temps ensoleillé ! Heureusement, un témoin clignote en bas à droite du boîtier, il évite ainsi toute ambiguïté.

Côté affichage, on bénéficie d’un écran LCD 2,95 » moyennement défini à 1,62 Millions de pixels. Mais il s’oriente sur le côté, et peut se basculer en mode Selfie.

Le viseur est tout aussi satisfaisant : c’est un 0,39 » qui affiche 2,36 millions de points. Il est confortable.

Côté manipulations, le bouton de verrouillage (Lock) sur le dessus est le bienvenu surtout pour la molette d’expo qui fait partie du même « bloc » que le levier On / Off et qu’on a vite fait de dérégler : ainsi on évite une surexposition / sous-exposition.

On apprécie aussi le sélecteur AF / MF sous l’objectif. Il dispose en plus d’un test de profondeur de champ central.

Les menus de l’Eos R10 peuvent dérouter le débutant car ils sont abondants : 7 onglets, et jusqu’à 7 pages pour les plus étendus. Le raccourci de Menu (touche Set au centre du Joystick), est pratique et rapide pour changer  la Taille de l’enregistrement vidéo, le réglage de la zone Autofocus, celui de l’Expo vidéo, de la Balance des Blancs, du Style d’image, etc. Ce raccourci est même plus pratique que le bouton Menu à gauche qui n’est pas bien placé pour un droitier. 

Parmi les aides au contrôle de l’image, on recense deux niveaux de zébras et un histogramme !

La batterie et la carte sont au-dessous du boîtier, contraignant à retourner l’appareil pour extraire l’un ou l’autre, cela peut poser problème sur trépied.

L’autonomie batterie de la LP-E17 est de 1H50 à 2H en Full HD. C’est une batterie plus petite que ses homologues du Plein Format. L’autonomie en 4K n’est pas indiquée, mais c’est la plus gourmande. Prévoir au moins une batterie de secours ! Notez que le signal de batterie est peu visible (très petit rectangle rouge).

Enfin, l’Eos R10 arbore une nouvelle griffe porte-accessoires multifonctions pour assurer la communication avec les nouveaux accessoires EOS R.

Concernant la mise au point, les Canon sont réputés pour leur Autofocus « intelligent » Dual Pixel CMOS AF II dont profite l’Eos R10. L’électronique est capable d’une mise au point automatique en basse lumière jusqu’à -5 IL et – 4 IL. Le boîtier hérite du savoir-faire des modèles pros de la gamme EOS R et peut suivre des véhicules, des animaux et des personnes, avec une très bonne détection.

On peut choisir la zone AF : Zone AF Spot, Élargie zone AF, Zone flexible, 1 collimateur AF, ou Zone complète.

J’ai aussi apprécié la fonction AF Servo vidéo qui fait le point continu pendant l’enregistrement vidéo. La fonction est même assez développée, permettant de régler vitesse et sensibilité. Mais attention au pompage de l’autofocus.

Le toucher de la bague est agréable et précis, le commutateur AF/MF, discret, est plutôt bien placé. On est bien aidé par la faculté d’agrandir la zone de mise au point pour mieux distinguer la  netteté.

L’Eos R10 déploie aussi un mode Priorité hautes lumières, valable en Photo comme en Vidéo, qui permet d’améliorer les détails des zones claires. Enfin, on peut débrayer l’exposition en cours d’enregistrement et régler les paramètres manuels tels que la vitesse d’obturation, l’ouverture ou l’exposition.

L’image est douce et chaude, avec de beaux effets de flous d’arrière-plan (Bokeh). Mais la dynamique peut laisser à désirer sur des ciels ensoleillés qui seront un peu cramés !

Certains paramètres sont réglables avec beaucoup de finesse, notamment le couple diaphragme / obturateur, réglages Iso…

On profite d’un grand nombre de Styles d’image (Standard, Portrait, Paysage, Détails fins, Neutre, Fidèle, Monochrome). Par exemple, Paysage correspond à des bleus et des verts vifs, ainsi que des images très nettes et lumineuses. Les Styles marchent aussi bien en Vidéo qu’en Photo.

Ce sont des styles préformatés mais pour chaque Style, l’utilisateur peut en ajuster les paramètres : Netteté, Force, Finesse, Seuil, Contraste…

Notez l’absence du Profil plat Canon Log 3 et du Gamut Cinema, réservés à l’Eos R7.

Un capteur APS-C est moins sensible, à densité de pixels comparé, qu’un plein Format, mais la sensibilité de l’Eos R10 est plutôt moins mauvaise que redoutée, sans doute bien secondée par un bon lissage numérique. Le bruit vidéo reste surtout visible à partir de 3200 Iso, en raison de la taille moyenne du capteur.

L’Eos R10 est capable d’atteindre 32.000 ISO en photo et 12.800 ISO en vidéo 4K, des valeurs modestes.

On notera l’existence d’un obturateur lent auto valable en vidéo. Celui abaisse la vitesse d’obturation au 1/30s ou 1/25s pour éclairer davantage un lieu un peu obscur… 

Concernant le son, la captation n’est pas si mauvaise. De plus, il existe un coupe-vent et même un réducteur de bruit audio. Au déclenchement vidéo, l’appareil est silencieux. On bénéficie sinon d’un micro externe via la prise Micro 3,5mm, ou la connexion d’un micro externe via la nouvelle Griffe multifonction, mais cette dernière ne serait compatible qu’avec le micro stéréo directionnel Canon DM-E1D. Enfin, on a droit au réglage manuel du son interne, une fonction suffisamment rare chez la concurrence pour le souligner, surtout à ce niveau de prix moyenne gamme.

Petite déception, la prise casque est absente !

Concernant la connectique, on trouve un connecteur USB-C 2.0. Les caches en caoutchouc sont à manier avec précaution. Notez que l’EOS R10 dispose d’une sortie micro-HDMI pour streamer en 1080p.

Contrairement à un boîtier pro plus haut de gamme, on dispose d’un unique slot pour carte. Les cartes UHS-II et UHS-I sont compatibles. Par ailleurs, il faut insérer la carte par le dessous, ce n’est pas le mouvement le plus aisé.

Evolution des temps oblige, l’Eos R10 dispose d’une connectivité Wi-Fi et Bluetooth.

L’Eos R10 enregistre en mp4 en Pal (25p/50p) ou NTSC (30/60p). Le boîtier enregistre en 1080p et en 4K/25/30p (sans crop) OU en 4K/50/60p (avec crop) ainsi qu’en 100/120 i/s (en 1080p). On trouve aussi du 24p en NTSC uniquement. Enfin, le time-lapse en vidéo est possible.

Le 4K/50p/60p est plutôt inattendu sur un boîtier. Et heureuse surprise, le boîtier ne semble pas exagérément chauffer.

L’Eos R10 distingue deux débits : le 4K Standard et le 4K Léger. Le 4K Léger affiche un débit d’environ 60 Mbps alors que le 4K Standard tourne autour de 120 Mbps. A décider selon la place dont vous disposez sur vos cartes mémoire. Sachez que  sur une carte de 128 Go, vous filmerez pendant 3H20 en 4K UHD 25p Léger mais 1H40 en UHD Standard.

En FullHD, les écarts sont plus importants : 12 Mbps pour le débit le plus bas, 120 Mbps pour le plus haut (en vidéo HFR).

La durée d’enregistrement maximum par vidéo est… de 2 heures, une durée confortable… Elle descend toutefois à 30 minutes si vous enregistrez des vidéos en mode HFR. La raison de la limitation est de parer toute surchauffe.

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