Les hybrides Alpha sont un peu l’emblème de la marque Sony. Mais il est souvent difficile de s’y retrouver tant la gamme est vaste ! Une catégorie est à part, c’est celle des compacts Alpha. Et dans cette section, l’Alpha 6700 lancé en 2023, est intéressant pour ceux qui aiment filmer léger. L’A6700 est un APS-C au capteur de 23,3 x 15,5 mm.

Capteur, crop et stabilisation

Le capteur CMOS Super35 APS-C Exmor R de 26 Mpx est celui de l’excellente caméra pro FX30, à technologie BSI (BackSide Illuminated). C’est ce type de capteur qui signe une vraie différence avec l’A6600. Cependant ce nouveau capteur n’est pas à technologie empilée (RS).

Le capteur de l’A6700 est appuyé par un processeur Bionz XR qui améliore les performances en Rafale et se prête à l’enregistrement 4K en 120p par exemple ou au Ralenti. Le recadrage  (APS-C oblige) est de x1,5. 

Le stabilisateur est assez performant lorsqu’il s’agit de stabiliser une prise de vues à focale moyenne. Le stabilisateur est également performant lorsqu’on bénéficie à la fois de la stabilisation du capteur et de celle d’une optique Sony stabilisée. 

Par contre, en marchant, la stabilisation est de qualité variable, même en mode Actif. C’est pourquoi l’idéal reste de s’équiper d’un stabilisateur autonome (Gimbal)… ou de filmer sur pied… ! 

Ergonomie et Affichage

L’ergonomie de l’A6700 ressemble à celle de l’A6000, à telle enseigne qu’on peut confondre les deux modèles. La poignée-grip est plus sécurisée, c’est à dire que le grip est plus incurvé, et qu’il existe désormais un repose-pouce au dos du boîtier. Admettons. En fait, la poignée est surtout adaptée aux grosses paluches.

Deux molettes sont réparties à l’avant (diaphragme ou vitesse) et une à l’arrière (idem). Ces molettes tombent plutôt bien sous les doigts;

Les menus ont été revisités depuis l’A6600, ce sont ceux de l’A7S Mark III. Ce Menu s’adapte en fonction de la position du sélecteur photo / vidéo / S&Q. 

Attention, les Menus restent très copieux en raison des nombreuses options de réglages et paramètres qu’offre l’A6700. A vous de voir si vous trouvez l’information recherchée rapidement avec de l’entraînement.

On notera l’unique bouton Fn en façade qui s’avère pratique pour appeler 12 raccourcis personnalisables. Pratique ce bouton ! Par exemple, pour modifier les Iso, le stabilisateur, le mode AF ou sélectionner un autre Profil d’image. Et vous pouvez personnaliser n’importe quelle autre fonction ! Bref, vous utiliserez très souvent ce raccourci très utile.

Dans une idée proche, on peut afficher 8 pictos sur les deux côtés de l’écran en balayant l’écran de gauche à droite et vice versa. 

Par contre, côté ergonomie, je n’aime pas la discrétion du témoin d’enregistrement vidéo situé en haut au centre de l’écran. On peine trop à tle voir. Par ailleurs, pas de Tally (voyant d’enregistrement). 

Dernier aspect, qui décevra les photographes : l’absence de Joystick pour la mise au point. Toutefois cette absence de joystick gênera peu les vidéastes.

J’aime beaucoup la démarcation qui s’est opérée via un sous-sélecteur situé en subdivision des modes PSAM pour séparer le mode Photo, le mode vidéo et le mode S&Q (Ralenti / accéléré). En plus, il est rapide à changer. 

Notez le bouton « AF On » qui fait son apparition à l’arrière sous la molette de sélection. 

On recense aussi un bouton Fn et la roue codeuse avec le Display, les Iso, le mode Rafale ou la correction d’exposition. A ce sujet, signalons l’existence d’un histogramme (basique et petit) et d’un niveau zébra (sophistiqué), (dés)activables tous les deux bien sûr.

Mise au point, autofocus

Atout des modèles Sony, l’Autofocus bénéficie ici d’une grande précision (759 points contre 425 sur l’A6600). Mais les progrès avec l’A6700 portent surtout sur la reconnaissance en temps réel de sujets humains, animaliers, des trains ou des avions. L’A6600 savait déjà le faire mais c’est mieux ! Un maître-mot : la capacité prédictive. En outre, les algorithmes du Sony peuvent shooter à des niveaux de luminosité très faibles de -3.0 EV en mode AF-S.

Naturellement, comme sur les autres Sony Alpha, on dispose du suivi AF, très efficace, des réglages de Sensibilité et de Vitesse de l’Autofocus.

Le boîtier intègre aussi la compensation du Focus Breathing, souci qui se solde par un léger changement de focale désagréable, lorsque l’AF passe d’un avant-plan à un arrière-plan (et vice versa). Toutefois, les optiques doivent être compatibles (même si elles sont Sony). Par exemple mon 16-55m f/2.8 du test ne l’était pas !

Côté grossissement, c’est un peu la déception : la fonction est surtout destinée au mode Photo, le grossissement n’étant disponible en vidéo qu’avec de fortes restrictions. Par exemple la Loupe n’est pas disponible pendant l’enregistrement de films lorsque [ Mode mise au pt] est réglé sur [AF continu] et / ou lorsque [ Mode mise au pt] est réglé sur [AF automatique] et que le mode de prise de vue est réglé sur une autre option que P/A/S/M.  Un vrai ratage…

On liste également la Carte de mise au point (Focus Map) qui est valable en mode AF comme en MAP manuelle, et qui se présente sous l’aspect d’un patchwork de couleurs. Les zones derrière la zone nette sont renseignées par des points dans une couleur froide tandis que celles devant la zone nette sont pointées dans une couleur chaude.

qualité image

L’A6700 génère de vraies belles photos ou vidéos, à vitesse standard ou au Ralenti / Accéléré. La colorimétrie est sans dominante.

Le rendu vidéo est valorisant en UHD 50p, même si on peut être tenté de filmer en XAVC HS, c’est à dire en H265. Le 1080p (FullHD) est correct également. On déplore peu de rolling-shutter, mais étant donné que le boîtier n’est pas Full Frame, c’est un peu normal.

Ce modèle Alpha n’incorpore aucun filtre ND mais pour varier les rendus, les facultés restent grandes : HLG, S-log3, ou profil Cine, sans compter le mode S-Cinetone et les possibilités d’intégrer ses propres LUT !

Pour donner un contraste / colorimétrie spécifique à l’image, Sony propose de nombreux Profils. J’aime bien le Profil Still qui comme son nom le laisse entendre, procure un joli rendu « photo ».

Hormis les Profils Cine, les utilisateurs peuvent opter pour le Profil S-Cinetone (nouveau sur les Alpha compacts), procurant des tonalités douces destinées à ceux qui ne souhaitent pas ou ne savent pas étalonner. Ce rendu S-Cinetone est inspiré par la colorimétrie de la caméra pro VENICE, favorisant la texture de la peau. Et on se disepsnse de tout traitement LOG dans ce cas. 

Autre Profil, l’enregistrement HLG (HDR) est aussi implémenté, tout comme le s-log3 (déjà connu sur les compacts Alpha). La dynamique en s-log est conséquente(14 IL).

On peut affiner certains réglages des Profils – lorsqu’ils sont paramétrables – comme le Niveau de noir, le Gamma, le Détail, la Saturation, etc.

 

L’A6700 permet d’incorporer des LUT pour enregistrer des images avec un Profil d’image particulier. On peut ainsi intégrer jusqu’à 16 LUT dans le boîtier. C’est un progrès.

Aux côtés des profils et des LUT, on recense aussi un sous-menu dédié aux « Apparences créatives » (sigles ST, PT, NT, VV, VV2, FL, etc.). Ce sont des  variantes de saturation ou de contraste préformatées. De plus, chaque « teinte » est personnalisable avec précision. Les Apparences créatives sont disponibles  en Photo comme en Vidéo.

Je reste hésitant sur cette profusion d’effets.

Optiques

L’Alpha 6700 bénéficie d’un parc théorique de plus de 70 objectifs Sony à monture E, dont un peu moins de 20 objectifs dévolusaux capteurs APS-C, considérés comme plus compacts. C’est suffisant sans être énorme.

C’est pourquoi les optiques tierces APS-C Sigma, ou Tamron ne sont pas à délaisser d’autant que parfois, elles valent moins chères à qualité comparable.

J’ai recouru au 16-55mm f/2.8 de Sony, une optique de haute qualité qui couvre un large éventail de sujets (Paysage, Portrait, Vues de voyage…). Le piqué de cette optique noin stabilisée (car c’est un petit zoom) est détonant, associée à son ouverture importante. 

Notez que les photographes animaliers ou sportifs peuvent fixer le télézoom plein format FE 70-200mm F4 Macro G OSS II, qui propose une plage de focales de 105-300 mm, parfaitement conçu pour la prise de vues sportive ou animalière.  Mais elle est chère (2000 euros).

Lorgnez aussi du côté du Sigma 150-600mm F5-6.3 DG DN OS | Sports qui ne vaut « que » 1400 euros.

 

Connectique, batterie, audio

La connectique est complète pour un compact : micro-HDMI connecteur USB-C 3.2 pour la recharge / ou le transfert. Les connecteurs audio sont aussi là : prises micro / casque avec mini-jack 3,5mm !

Le slot pour carte SD UHS-II se trouve à gauche et non au-dessous. C’est mieux. Par contre, un seul slot là, donc pas de modes Relais ou Sauvegarde !

L’Alpha 6700 dispose aussi d’une griffe multi-interface. Seule absence, pas de flash intégré. Enfin, il autorise aussi plusieurs possibilités : la diffusion en streaming direct via le port USB-C, le transfert d’images (en MSC ou MTP) ou le PC à distance. L’A6700 peut donc être exploité en tant que webcam 4K (en 2160p).

Côté audio, le rendu des timbres de voix est bon. On trouve un réducteur de vent Auto amélioré, et une interface numérique (griffe) Mi Shoe pour micro Sony ou autre. On peut aussi fixer un micro non-Sony relié à l’entrée Micro mini-jack.

Côté batterie, Sony a logé sa NP-FZ100 de 2280 mAh. Elle autorise une autonomie de 550 à 570 vues, et en vidéo, de 95 à 100 minutes réelles, ce qui n’eest pas mal.

La durée de charge sur une prise murale est longue : plus de 4 heures. Attention le chargeur est optionnel. A 1700 euros le boîtier, on a du mal à digérer un chargeur non inclus…

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AF amélioré (reconnaissance)
Ecran latéral entièrement tactile
Compacité / légèreté relative
Vidéo 4K en 50/60p sans crop
Sélection séparée photo / vidéo / S&Q
Ergonomie améliorée (grip, 2 molettes)
Bonne autonomie batterie
4k:50p/60p en 4:2:0 ou 4:2:2
Vidéo jusqu’à 120p en 4K (mais avec crop x1,6)
Zoom Image Claire exploitable
Prise Micro / Casque.
Profil S-Cinetone + S-Log3 / HLG + LUT
Bonne sensibilité
Dual ISO en s-log
stabilisateur sur 5 axes
Menus revisités depuis le A6600
Pas de pré-déclenchement en Rafale
Témoin d’enregistrement vidéo très petit
Le tarif élevé
Crop factor X1,5 de l’APS-C
Compensation du Focus Breathing
Pas de flash intégré
Pas de Joystick
Loupe quasi inutilisable en vidéo
Viseur un peu dcevant
Un seul slot pour carte

Bien moins cher et moins lourd qu’un Alpha 7 IV par exemple, l’Alpha 6700 a de quoi faire de l’oeil aux photographes et vidéastes.

Le boîtier est relativement léger, et enfin en cohérence avec son époque : écran latéral entièrement tactile, stabilisation 5 axes, 4K/50p-60p sans crop et même 100p/120p (avec crop) exploitable. Ajoutez le 4:2:2 10 bits avec une large palette de débits, aux côtés du 4:2:0 8 bits, et un Autofocus plutôt très précis et réactif, même dans l’obscurité…. De plus, de nombreuses améliorations sont à pointer en regard de l’A6600 dont une ergonomie améliorée (grip, molettes…) et des menus revisités…

La qualité d’image vidéo est bonne, les Profils d’image sont nombreux dont les S-Cinetone / S-log3 et la sensibilité s’en tire pas mal jusqu’à 3200 Iso, sans avoir (trop) à rougir d’un boîtier Full Frame.

Néanmoins à 1700 euros, l’utilisateur exigeant peut trouver matière à redire : l’Alpha 6700 concède une absence de joystick, un viseur moyen, et un crop factor x1,5 parfois handicapant (ou être un avantage).

On regrette aussi l’absence de déclenchement en pré-rafale, l’absence de flash étant plus excusable. Même le capteur, en progression à 26 Mpx, reste en 2023 bien en-deçà d’un Fuji X-T5 à 40,2 Mpx ! Enfin, côté vidéo, l’aide à la mise au point que constitue la Loupe est un peu… loupée ! Et un Tally n’aurait pas coûté bien cher. Il faudra aussi qu’on m’explique pourquoi il est impossible d’affecter l’obturateur au déclenchement vidéo.

Ce boîtier reste un compromis intéressant pour qui veut passer du camescope (ou du smartphone !) au vrai appareil photo-vidéo. C’est un boîtier sensible malgré son capteur moins gros que celui d’un Alpha 7C / 7CII . Son potentiel vidéo évolué, et les petits manques photo, font qu’il s’adresse davantage à des vidéastes faisant de la photo… que l’inverse. Un appareil plaisant malgré tout qui « fait le job » pour lequel il est conçu.

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