Cette ancienne colonie espagnole où l’on parle officiellement cette langue (avec le français), est un des pays les plus riches d’Afrique, malgré sa petite taille (environ 28000 km2) essentiellement en raison des ressources pétrolières du pays (quoique en baisse depuis 2016). Richesse peu ou pas partagée avec la population qui reste pauvre.

« L’originalité » de ce pays est que la photo y est interdite ! C’est ce qu’affirme Alexandra Bowman, consultante en voyages de Truely eSIM. Un cas quasi unique en Afrique et en Moyen-Orient.

Certes, la législation guinéenne concède quelques entorses à cette doctrine mais elles sont dissuasives :

-Ainsi pour photographier des bâtiments, des monuments ou des scènes, une autorisation expresse doit être obtenue auprès des autorités locales. Ce qui est bien évidemment restrictif.
-De même, les individus et les propriétés privées ne doivent jamais être photographiés sans consentement exprès.

Bref, peu d’opportunités de photographier en réalité. Mais comment s’explique cette législation très stricte ?

En premier, il faut chercher du côté du contexte économique et politique. Selon l’association Civiscus, la liberté des médias en Guinée équatoriale étant limitée, le gouvernement est dans une sorte de logique d’ensemble à restreindre le droit photographique qui permet de contrôler le récit à l’intérieur et au-delà de ses frontières.

En parallèle, la Guinée équatoriale est prudente quant à la représentation imagée de de sa nation, en raison de ses histoires tumultueuses de colonisation et d’instabilité politique.

En second, les fortes restrictions photographiques s’expliquent par la protection des richesses naturelles et historiques de ce pays d’Afrique centrale, géographiquement déconnecté de la Guinée / Guinée-Bissau (situées en Afrique de l’Ouest). En effet, La Guinée équatoriale abrite des sites du patrimoine mondial de l’UNESCO, dont l’île de Bioko (là où se situe Malabo, la capitale du pays) et le parc national de Monte Alen. L’interdiction de photographier serait en place pour protéger ces écosystèmes et sites historiques sensibles…

Enfin, l’interdiction de la photographie est, du point de vue du gouvernement guinéen, garante de l’intimité et du respect des coutumes et traditions qui sont souvent mal comprises ou mal interprétées lorsqu’elles sont observées de l’extérieur. La Guinée équatoriale, craint d’être culturellement déformée ou marchandisée à travers des images partagées dans le monde entier.

(Nota Bene : j’ai personnellement déjà connu des craintes similaires dans l’état indien de l’Orissa).

En conclusion, oui l’impossibilité de photographier est une forte contrainte pour un touriste qui visiterait ce pays. Mais il faut voir le verre à moitié plein. Ainsi pour Alexandra Bowman, « Embrasser la culture et les normes d’un pays est une partie essentielle de l’expérience de voyage. Cela peut être vu comme une opportunité d’apprendre, de s’adapter et d’engager des conversations significatives avec les locaux, plutôt que de le voir comme une limite à votre désir de voyager.« 

A méditer…

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