Embarquez dans la mégalopole de l’ancienne Perse, à la découverte du Palais du Shah d’Iran.

Préambule

Les musées et lieux officiels sont, à quelques rares exceptions près, photographiables. On jouit d’une grande liberté de photographier à Téhéran tant qu’on évite certains sujets sensibles : on ne pointera pas son appareil photo vers les militaires et les Gardiens de la Révolution, ni sur les femmes portant le voile intégral (celles qui portent le foulard, comme d’un accessoire de mode, n’entrent pas dans cette catégorie). On évitera aussi certains bâtiments sensibles, qualifiés d’interdits, pas forcément toujours reconnaissables d’ailleurs. En cas de doute, ne photographiez pas. Mais il ne faut pas tomber dans la paranoïa, beaucoup de lieux et de situations sont parfaitement photographiables, et les iraniens eux-mêmes, en situation de touristes, photographient abondamment au smartphone ou au reflex. Attention, la ville est grouillante, fatigante et polluée. On peut se faire heurter son appareil photo car les iraniens sont des gens pressés !

Je me suis plus particulièrement intéressé au Palais de l’ancien Shah d’Iran, le Palais de Niavaran, situé au Nord de Téhéran, dans le district de Shemiran. La plupart des ambassades sont situées dans ce quartier, c’est un peu le 16e parisien, en bien plus animé… !  On y accède en se rendant au terminus de la ligne 5 du très confortable métro de Téhéran (quand il n’est pas bondé !), construit par des chinois, et remarquablement moderne. Profitez de ce trajet pour jeter un oeil sur les panneaux du quai qui vous permettent de visualiser à tout moment où se situe le prochain métro ainsi que les deux suivants. Si le premier est bondé, il est pratique de savoir où sont les suivants.

Un fois parvenu au terminus, vous devez marcher pendant 20 bonnes minutes, voire plus selon votre allure (ça monte) ou prendre un taxi commun. Mais bon, pour l’anecdote, il y avait tant d’embouteillages au retour qu’on a commencé en taxi commun et quitté le véhicule pour finir les 500 derniers mètres à pied… 🙂

Le Palais de Niavaran

Va dans ta chambre ! Voici la modeste demeure du fils du Shah d’Iran, le Prince héritier Reza Cyrus Pahlavi. Le bâtiment est à lui seul un Palais, signe de la générosité ou de la démesure du Shah.

Le « petit » Palais du fils comme celui du Père, plus imposant, se situent dans un écrin de verdure et restent bien sûr propices à d’intéressantes photographies. Un café central (ici à droite) sert d’intermède savoureux, vous pouvez y déguster de petits cakes.

Un vase à l’entrée, témoin du culte que vouait le Shah à son image et celle de sa famille, mais aussi symbole du « Prince héritier ». La vie d’un jeune garçon qui joue au football. L’Iran est toujours aujourd’hui une des grandes nations footbalistiques, j’en ai été le témoin lors de ce séjour.

Dans l’image du bas, les objets et jouets de Reza. A photographier Goldorak, un personnage-robot qui permer de dater précisément l’époque.

Cette tranquillité verdoyante cache des années très tumultueuses que l’Iran a vécues, pays conduit par un personnage cultivé, raffiné et brillant à l’international, mais intransigeant dans sa politique, accusé d’avoir des services secrets pratiquant la torture, et un 1er ministre (Hoveyda) corrompu. Le Shah sera contraint à l’exil en 1979 après 37 ans de règne.

L’exil du Shah a été suivi d’années paradoxalement tout aussi terribles pour l’Iran avec l’émergence de l’Ayatollah Khomeini et la guerre Iran-Irak qui a duré 8 ans. Mais aussi pour la famille du Shah d’Iran, réfugiée aux Etats-Unis. Après la mort du Shah en Egypte en 1980, atteint de maladie incurable, sa fille, Leila, décédera à 31 ans par suicide tout comme son plus jeune fils, Ali Reza Pahlavi, à l’âge de 44 ans. L’exil, la gloire perdue et jamais retrouvée, auront sans doute laissé des traces indélébiles, chez les plus sensibles des 4 frères et soeurs.

Tout en gardant ce contexte familial et historique en tête, le Palais de résidence du Shah reste visuellement passionnant à visiter. Tout semble être resté en place depuis l’exil du souverain : les jouets de son fils héritier, la garde-robe de son épouse, Farah Diba, les salles de bains de chaque enfant, les salons de réception, les magnifiques tapis qui sont autant de pièces uniques, les tableaux de grands peintres contemporains, etc. Le Shah avait aussi fait construire un toit ouvrant électrique absolument unique pour l’époque. Tous ces objets sont l’occasion de réaliser des photos documentaires instructives sur la façon dont ce monarque vivait son quotidien. Un quotidien de faste et de raffinement diront ses admirateurs, de démesure affirmeront plutôt ses détracteurs.

Un des clous de la visite est la salle de vidéo-projection personnelle du Shah à faire pâlir de jalousie l’amateur de Home Cinema actuel le mieux équipé au monde…

Une des plus petites salles à manger au 1er étage. Petite mais fort coquette.

Voici quelques scènes que j’ai réalisées à l’intérieur du Palais, de façon improvisée.

1 Commentaire

  1. Anne CHAUNIER

    Inoui et absurde ! le telephone personnel que le Shah utilisait…etait en or ..ou en plaque or ! demagogie, megalomanie d un souverain inconscient des provocations que constituait pour le peuple un tel abus, un etalage aussi aberrant de richesses…

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