J’étais curieux de voir à quoi ressemblait la qualité photo (et vidéo) reconnue d’un mobile autre qu’un iPhone. J’ai choisi le Pixel 8 Pro. J’ai pu constater sur pièces ce que valait un vrai zoom optique et mesurer la qualité du stabilisateur intégré, ainsi que testé les capacités de l’I.A dont regorge ce modèle qui tourne sous Android 14.

La gamme tarifaire du Pixel 8 Pro évolue à 1099 €, 1159 € et 1299 €, selon la version (128 Go, 256 Go, ou 512 Go). 

Voici un rapide coup d’oeil des caractéristiques majeures de ce mobile :

-le Google Pixel 8 Pro propose 3 optiques, c’est ce qui se fait de mieux actuellement. On dispose notamment d’un zoom optique x5 comme sur l’iPhone 15 Pro. Un zoom x5 permet de filmer / photographier un grand nombre de sujets puisque la focale résultante équivaut à 113 mm.

-les mises à jour logicielles sont valables pendant 7 ans (du jamais vu).

-l’autonomie de la batterie de 5050 MAh est de 24 heures. C’est dans la moyenne des mobiles. La recharge par fil requiert 1H30.

-le poids du Pixel 8 pro est de 213 grammes pour des dimensions de 6,4 x 162,6 x 76,5 mm,

-il résiste à l’eau et à la poussière (certifié IP68),

-l’écran de diagonale 6,7 pouces est au format 20:9. Attention par défaut, le mobile affiche seulement 1008 × 2244 pixels pour économiser la batterie. Le verre de protection résiste aux rayures. L’affichage est fluide (de 1 à 120 Hz). 

-le mobile dispose d’un port USB Type-C 3.2. Un câble USB-C vers USB-C de 1 m est fourni.

-4 coloris disponibles : bleu azur, porcelaine, Menthe, et Noir volcanique.

Déjà, il faut évoquer ce qui marque le plus sur ce Google Pixel 8 Pro, ce sont les 3 optiques. Pendant longtemps, Google a pensé pouvoir n’en proposer qu’une seule mais le fabricant s’est ravisé car pour obtenir une bonne qualité, il n’existe pas 50 moyens.

A résolution égale, les capteurs grand-angle et télé bénéficient d’une meilleure ouverture que le prédécesseur, tandis que l’ultra grand-angle grimpe de 12 à 48 Mpx, c’est la nouveauté la plus spectaculaire.

Le plus qualitatif des optiques est le capteur 1/1,31 pouce grand angle de 25mm et 50 Mpx. Il déploie un très bon piqué, et un bon Autofocus. Les contre jours sont assez bien gérés.

L’ultra-grand-angle de 14mm est assez bon également alors que souvent, le fabricant privilégie l’angle au détriment de la qualité. La résolution passe de 12 à 48 Mpx. L’ultra grand-angle reste pratique dans bien des situations.

Enfin le téléobjectif x5 (113 mm) est remarquable. Il couvre les focales du Portrait (Humain ou Animal). Il dispose même d’un zoom « haute résolution » allant jusqu’à x30 en photo (ou x20 en vidéo) traitée par l’IA. Le résultat reste moyen.

En vidéo, notez qu’on peut changer de focale en cours d’enregistrement sans interrompre ce dernier ou en faisant défiler la barre de zoom ou encore en pinçant l’écran. Attention, il y a d’ailleurs un décrochage logique quand on passe à X5.

L’autre point fort du Pixel 8 Pro est la stabilisation. La stabilisation optique ET électronique est possible tant avec l’objectif grand-angle qu’avec le téléobjectif.

La stabilisation vidéo « active » est conçue pour les enregistrements avec des mouvements intenses (en vélo par exemple). Bémols de cette stabilisation : elle ne fonctionne pas en 4K et se limite au 1080/30p. Par ailleurs elle recadre tant l’image que la qualité s’en ressent trop. Elle est donc trop restrictive. A oublier.

Par contre la stabilisation vidéo verrouillée est exemplaire. Elle permet de rester d’une fixité absolue quand on filme longtemps à main levée.  Revers de la médaille, on recadre à x2 au minimum, ou x5 attestant d’un « méchant » recadrage pour réussir cette performance.

Décidément peu avare en possibilités, le Pixel 8 Pro permet en plus de stabiliser après coup au moyen d’un traditionnel (léger) recadrage qui permet de re-stabiliser la vidéo et créer ainsi une copie. Cette option peut servir si vous avez oublié de stabiliser votre vidéo. Par contre le travail de recadrage prend un certain temps. 

L’autre attraction du mobile de Google, est l’IA. Cette Intelligence Artificielle concerne d’abord certaines fonctions photo.

Le plus impressionnant c’est la gomme magique accessible depuis l’application Photos : faisant appel à l’IA, celle-ci permet de supprimer des éléments d’une photo qui pourraient être disgracieux; et ça marche bien je dois dire !

De plus, vous pouvez laisser l’IA réfléchir pour vous à ce qui est « moche », ou lui indiquer vos souhaits. Par exemple, j’ai photographié une vue comportant des fils et un poteau télégraphique. Après quelques moments, l’iA m’a suggéré de supprimer ces éléments. Par ailleurs, j’ai demandé à supprimer un frisbee qui traînait au sol. Hop, aussitôt dit, aussitôt fait !

Allez, soyons sévères. les corrections restent approximatives : en effet, un bout du mur à droite a été ajouté et les graviers ont changé de teinte.

Ici le résultat est très bon : j’ai souhaité supprimer une poubelle qui enlaidissait ce beau plan de nuit. L’IA ne l’a pas repérée, je lui ai donc indiquée celle-ci (en l’entourant ou en zoomant). Et le résultat est bien magique, la retouche est invisible !

Notez que la modification peut se réaliser avec une photo déjà affectée d’un effet. C’est le cas ici, puisqu’il s’agit d’une photo prise avec le mode Nuit.

Nettement plus original, est la gomme magique audio qui concerne donc l’audio de la vidéo et s’ajoute à la gomme propre à la photo. L’idée : supprimer ou réduire les sons indésirables d’une vidéo. Et ça ne marche pas trop mal ! C’est intuitif et dosable en finesse. Mais hormisn les cas faciles, le remède n’est pas magique et le résultat peut être pas terrible…

Côté audio toujours, la prise de son générale est correcte avec un rendu agréable du timbre de la voix grâce à 3 capsules micro mais comme souvent, sur les mobiles, l’audio n’est pas très audible et surtout sans possibilité de régler le niveau sonore. Une option qui reste intéressante : la faculté d’enclencher le zoom audio : plus le zoom s’allonge, plus l’audio est directionnel. Pas si mal…

L’IA fait aussi un détour par le mode Nuit Photo qui est intéressant. Ce mode sort de la pénombre des images très sombres. Cela fausse un peu la réalité de l’atmosphère mais le résultat est étonnant.

L’IA se remarque aussi par le concept de « meilleure prise ». Dans une photo de groupe, si l’une des personnes ne vise pas l’objectif à la photo 1 mais qu’il le fait à la photo 2, le Pixel recomposera la photo 1 avec l’élément de la photo 2.

On peut aussi capturer des tons de peau plus réalistes dans ses photos, grâce au mode Real Tone, dédié à rendre les couleurs de peauxplus fidèles et plus lumineuses.

On apprécie aussi l’existence du repère d’angle d’inclinaison, qui évite de pencher malencontreusement son smartphone, un  défaut fréquent, surtout en tenue horizontale.

Côté qualité, la 4k est très bonne, comparable à celle d’un iPhone. Cette 4K va jusqu’au 60p et est proposée avec tous les capteurs, donc en caméra arrière comme frontale. On trouve aussi la captation en 24 FPS et 30 FPS. Le 120fps et le 240 fps sont disponibles au Ralenti. Enfin pour ceux qui n’ont pas besoin de 4K, le 1080p est également proposé en 24 FPS, 30 FPS et 60 FPS.

Les formats vidéo sont en HEVC (H.265), ou AVC (H.264). Attention, le H265 ne convient pas aux systèmes trop anciens (saccades). 

La photo ou la vidéo en mode Macro est détonante. On peut s’approcher au plus près du sujet, entre 2 et 8 cm !

Les couleurs sont un peu artificielles : si un sujet important est présent dans le cadre avec une couleur unie, tout le cadre « en profite ». 

En photo, le RAW est disponible mais chaque photo sort forcément en JPG + RAW, pas en RAW seul. Les choix de ratios d’image sont limités entre le 4:3 et le 16:9.

Le Ralenti est assez splendide sur un mouvement sportif ou un animal, et on peut le régler au 1/4 (lent, 120 FPS) ou au 1/8 (très lent, 240 FPS), MAIS il ne fonctionne pas en 4K, seulement en 1080p, l’image obtenue est par conséquent vite granuleuse. Les boîtiers photo hauts de gamme restent supérieurs à ce niveau par conséquent. 

Le pixel 8 Pro dispose aussi d’une vue accélérée 4K jusqu’à x120 avec stabilisation.

Le Pixel 8 pro dispose aussi d’un mode vidéo Flou généré par l’IA qui permet de doser très finement un flou en arrière-plan. Le dosage s’étend de 0 à 100%. Il n’est disponible qu’avec le capteur grand-angle, c’est à dire au 25mm. Mais la notion d’arrière-plan peut être mal interprétée par l’IA : il existera donc parfois quelques imperfections comme ici où l’IA a flouté le haut de la fontaine qui aurait dû rester nette.

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