L a liseuse d’Amazon trouve facilement sa place chez les férus de voyage , au fond du sac photo. Pesant environ 180 grammes, la liseuse Amazon a un certain pouvoir de séduction qui explique qu’elle continue d’être référencée. Elle est en outre moins onéreuse (pour sa version Wi-Fi seule) que le Kindle Oasis, plus récent.
A l’heure des smartphones qui font tout, le Kindle Voyage est une liseuse numérique qui ne fait que liseuse, mais du coup, il le fait bien.
Passons au test.
Nota Bene : nous écrivons le Kindle. C’est le choix d’Amazon, ce n’était pas spontanément ni notre choix ni dans nos habitudes (nous avons toujours dit « la Kindle »). C’est plus simple en anglais !
Le test du Kindle Voyage
Le Kindle Voyage conserve son écran tactile 6 pouces à éclairage frontal et sa technologie Ink Carta qui permet de lire en plein soleil ou dans son lit, le soir venu, mais la résolution a progressé à 1 072 x 1 440 pixels (pour 300 ppp comme avec le Paperwhite). Le contraste est aussi optimisé, à tel point qu’Amazon évoque la qualité d’une feuille de papier…
L’éclairage est plus homogène, là où sur le Paperwhite, on discernait des zones d’ombre, en bas.
La mémoire de stockage a doublé, à 4 Go (2,5 Go pour le lecteur), soit « plusieurs milliers d’ebook » d’après Amazon. On n’a pas été vérifier mais ce chiffre nous semble un poil optimiste car cela dépend énormément de la nature de l’ebook téléchargé. Par exemple, un roman va peser au maximum 1 petit Mo, mais notre guide de voyage du Petit Futé flirte avec les 21 Mo. Faites le calcul, vous verrez, vous n’atteindrez pas ce que promet Amazon. C’est pourquoi on peut regretter l’absence d’extension possible comme chez Kobo via une carte micro-SD.
La fluidité du changement de page s’est amélioré. On endure toujours un « rafraîchissement » sous forme d’un bref flash noir mais il ne se produit que toutes les 12 « pages ».
Il existe deux façons de tourner les pages. Le premier correspond à un mouvement du doigt sur l’écran comme si l’on tournait la page d’un livre. Le second, nommé PagePress, utilise deux capteurs latéraux qui servent à passer en page suivante au moyen d’une pression. La vitesse de réaction de la pression est réglable sur 3 niveaux, la sensibilité l’est également. Une seule main suffit si on avance dans les pages, même la main gauche si vous êtes droitier.
Pour revenir en arrière, deux autres capteurs situés juste au-dessus jouent ce rôle. C’est un coup de main à prendre.
Autre réussite, le rétroéclairage adaptatif. Le principe : la luminosité s’adapte à l’éclairage ambiant, fonction proposée par défaut mais débrayable. Plus la pièce est lumineuse, plus l’intensité d’éclairage est forte, automatiquement, sans que vous n’ayez rien à toucher. Et vice versa. Les variations (si vous changez de pièce par exemple) sont prises en compte, moyennant un petit temps d’attente. On bénéficie aussi d’une option « Veilleuse » qui diminue la luminosité de l’écran à mesure que vos yeux s’habituent à l’obscurité.
La liseuse Kindle est plus fine, et un peu plus légère que le Paperwhite, mais de peu (37 grammes de moins à 180 grammes). La Kobo Aura bat tout le monde à 174 grammes. Les dimensions du Kindle Voyage sont de 162 mm x 115 mm x 7,6 mm contre 169 mm x 117 mm x 9,1 mm pour le Paperwhite, c’est donc un peu plus petit. Pas de dénivelé entre le rebord et l’écran. Du coup, la surface est plus agréable, plus lisse. Notez que le coloris est proposé en noir seulement au lieu du noir et du blanc.
Comme sur le modèle Paperwhite, on peut survoler rapidement toutes les pages grâce à une barre de lecture en bas de page. C’est très pratique. On peut ainsi aller chercher n’importe quel endroit du livre. L’outil de recherche s’est également amélioré : après avoir saisi un terme, et visualisé un des emplacements proposés où il se trouve, on peut facilement revenir à la page d’origine, d’avant la recherche.
Les dictionnaires sont disponibles en français, et en anglais. Ils fonctionnent automatiquement lorsque vous maintenez la pression sur un terme.
Le Kindle Voyage semble costaud avec son revêtement en gomme. L’encadrement noir procure une note d’élégance, les traces de doigts se voient peu sur l’écran car on a tendance à toucher l’encadrement, pas l’écran.
Le Kindle Voyage préserve ses autres atouts. Via une simple tape, on accède en haut aux options accueil, panier, éclairage, recherche, et paramètres.
Outre les différentes tailles et polices, on peut sélectionner un mot ou une phrase pour surligner, ou l’annoter. La saisie est laborieuse, on se limitera à quelques mots. L’ajout de signets, plus simple, est aussi possible (simulation d’un coin de page replié)…
Zoomer sur une carte est est toujours possible. Seul souci, les éditeurs proposent rarement des cartes haute résolution ! Selon le guide de voyage, c’est toujours pas ça !
On retrouve aussi la fonction « Temps de lecture » qui utilise votre vitesse de lecture pour vous renseigner sur l’heure à laquelle vous aurez terminé la lecture du chapitre. Un peu gadget cela dit. Nouveauté, un code secret pour privatiser son Kindle.
L’autonomie s’est améliorée : 6 semaines sur la base de 1/2 heure / jour. Tenez compte que l’autonomie est donnée avec une luminosité positionnée sur 10. Globalement, l’autonomie reste appréciable. Le cordon USB, fourni, peut être secondé, en option, d’un adaptateur USB, plus pratique.
Le témoin d’alimentation a migré vers le dos du Kindle et comme les capteurs sont latéraux, la housse doit être adaptée, à moins de pousser la sensibilité des capteurs au maximum et d’allumer le Kindle hors de son étui. Mieux vaut malheureusement changer de housse si on en possède une.
Certaines fonctions toujours qualifiés « d’expérimentales » sont aussi au programme. Vous pouvez ainsi recevoir des « documents personnels » en fichiers joints qui sont convertis au format Kindle et que vous pourrez lire tranquillement.
Sur le plan des formats, Amazon reste dans sa logique propriétaire. Les formats acceptés sont ceux d’Amazon ou ceux les plus courants : AZW3, AZW, et TXT, PDF, MOBI non protégé, HTML, DOC, DOCX, JPEG, GIF, PNG, BMP. Mais l’e-pub ou l’audio restent aux abonnés absents, sauf (pour l’e-pub) à utiliser Calibre, un outil de conversion gratuit.
En revanche, il est possible d’emprunter des livres Kindle, sous couvert de souscrire à certains programmes Amazon (système Prime).
On voit ici l’ancien Kindle 4 à gauche, et le Kindle Paperwhite à droite…
Kindle Paperwhite à gauche, Kindle Voyage à droite
Conclusion
Le Kindle Voyage usurpe un peu son concept de voyage (dimensions et poids à peine moindres que le Paperwhite) et on ne peut toujours pas écouter un livre audio ni lire sans convertir le format e-pub. Il faudra aussi peut-être racheter un étui protecteur en raison de l’emplacement du bouton d’alimentation.
Hormis cela, le contraste de lecture est plutôt réussi et la luminosité automatique qui s’adapte à l’environnement lumineux est assez géniale. Encore mieux, la conception du changement de page et la plus grande fluidité de lecture pour tourner les pages avec un rafraîchissement moins fréquent, donc moins pénible.
La liseuse ne donne pas l’impression d’être fragile et l’autonomie de 6 semaines rend ridicule celle d’un smartphone. Que demander de plus ?
Bref, la maturité du produit est très forte. Seul le prix mériterait d’être allégé. Aussi, optez pour la version Wi-Fi seule, la version Wi-Fi +3G est totalement superflue compte tenu de l’écart de prix de 60 euros et de la faible probabilité d’avoir besoin de la 3G.
Le Kindle n’est pas seul sur ce marché, son concurrent le plus sérieux reste le Kobo et dans une moindre mesure le Bookeen Cybook. Mais le Kindle reste dominant sur ce marché, à la façon des iPad sur le marché des tablettes.
Reste que le Kindle Voyage est proposé à 189 € pour la version Wi-Fi seule et 249 euros en version Wi-Fi+3G. Le Kindle Voyage est donc plus cher que le modèle Paperwhite sorti en 2013, et dont les promos l’amènent parfois à moins de 90 euros ! Le modèle Oasis fait aussi de l’oeil, car son écran est plus grand (7 »), il a plus de mémoire (8 Go minimum), s’avère insensible aux éclaboussures et dispose d’un système de boutons encore plus séduisant. Moralité : le vrai concurrent d’Amazon, c’est peut-être Amazon.